L’objectif était de mettre en place un système plus efficace et plus pratique, qui tienne compte des évolutions de l’élevage, de la pratique vétérinaire et des avancées scientifiques, et cela avec un coût global similaire.
Ces objectifs sont atteints dans le cadre du présent accord : les analyses sanguines et la proportionnalité des mesures en cas de suspicion sont placées au cœur du dispositif, la tuberculination disparaît.
Il s’agit d’une approche innovante et unique en Europe.
Les principes du futur plan devront, après approbation du Ministre, être transcrits dans une nouvelle législation (Arrêté royal à rédiger par le SPF Santé publique), dont la mise en application est prévue pour l’hiver 2018-2019.
Depuis 2003, la Belgique est reconnue officiellement indemne de tuberculose bovine par la Commission européenne. La découverte occasionnelle de foyers ne remet pas ce statut en question, compte-tenu du faible nombre et des mesures prises.
En 2016, bien consciente que l’approche actuelle en matière de tuberculose bovine ne correspondait plus aux réalités scientifiques et pratiques, l’AFSCA a demandé à son Comité scientifique un avis à ce sujet en vue de pouvoir la modifier. Mi 2016, ce dernier a rendu l’avis 12-2016 en matière d’« Évaluation du programme belge de surveillance de la tuberculose bovine ». Cet avis a servi de base à la révision du programme tuberculose.
Depuis octobre 2016, la Direction Santé animale de la DG Politique de contrôle de l’AFSCA a, au sein d’une « TASK FORCE TUBERCULOSE », initié, organisé et coordonné le travail en vue de rédiger un nouveau plan de lutte et de surveillance de cette maladie, et ce en étroite concertation avec le secteur (agricole et vétérinaire) et avec l’appui des scientifiques du Cerva et des laboratoires ARSIA/DGZ.
Lors de la dernière réunion de la « TASK FORCE TUBERCULOSE » du 28 avril 2017, un accord a été trouvé sur les principes de base du futur plan de lutte et de surveillance. Les lignes de force sont :
1. Un monitoring permanent : Screening annuel d’un tiers de tous les troupeaux de bovins par des analyses Elisa effectuées sur les échantillons de sang prélevés dans le cadre de la lutte contre l’IBR. L’ensemble des troupeaux sera donc testé tous les trois ans.
2. Suspicions, exploitations de contact (première année) : Prélèvements sanguins et utilisation simultanée de nouvelles analyses de laboratoires plus rapides et plus performantes, à savoir l’Elisa et le test de détection de l'interféron gamma (INF-gamma). Ces tests remplacent les actuels tests de tuberculination intradermiques.
3. L’actuelle ID tuberculination à l’achat ne sera plus obligatoire, mais des tests sanguins sont encouragés et pourront être effectués sur base volontaire (NB : la visite à l’achat reste obligatoire comme l’impose la législation IBR).
4. Une meilleure détection à l’abattoir : On se focalisera davantage sur l’expertise à l’abattoir dans le but d’y prélever plus d’échantillons en cas de lésions suspectes et de les analyser sans blocage systématique de l’exploitation de provenance du bovin. Sauf cas particuliers et suspicion très importante, les mesures adéquates ne seront prises au niveau de l’exploitation que si le résultat final des analyses confirme la présence de tuberculose.
5. L’analyse obligatoire à l’achat de bovins provenant de pays à risque est maintenue, de même que le suivi de ces bovins durant trois années consécutives. Les nouveaux tests sanguins seront également utilisés ici.
6. Le suivi des exploitations de contact des foyers durant cinq années consécutives est maintenu mais ici aussi, on utilisera l’Elisa.
Le coût de ce futur plan sera similaire à celui du plan de lutte et de surveillance actuel et sera supporté par le Fonds sanitaire.