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 24 jan 2017 22:09 

Présence de la « maladie d’Aujeszky » et de « Brucella suis » chez les sangliers


En Belgique, l’Etat fédéral est compétent en matière de santé animale pour la faune domestique, alors que les Régions le sont pour la Faune sauvage.

L’AFSCA accorde une attention toute particulière aux maladies véhiculées à l’interface faune sauvage/faune domestique en vue de protéger cette dernière.

Dans cette perspective, elle est à l’origine de la création d’un groupe de travail appelé « WildLife ». Ce groupe rassemble des experts des différentes administrations concernées par la santé animale au niveau du fédéral et des régions (AFSCA, SPF Santé Publique, Services Publics régionaux) et des institutions scientifiques et laboratoires (CODA-CERVA, ARSIA/DGZ, ULg, UGent, ISP).
Ce GT s’applique à collaborer sur différents programmes de surveillance des maladies de la faune sauvage et constitue un réseau de communication efficace au sein duquel les informations pertinentes sont diffusées et, le cas échéant, des actions sont prises.
La problématique du risque constitué par l’abandon des entrailles de sangliers tirés à la chasse, et en particulier la question de la maladie d’Aujeszky et de la brucellose à Brucella suis, ont été abordés lors de la dernière réunion plénière du groupe qui s’est tenue le 21 décembre dernier. Tous les participants s’accordaient sur l’importance à donner à cette problématique qui constitue un point d’attention majeur.

Au mois de décembre 2016, dans la région de Gerpinnes (Province de Hainaut), un jeune chien est mort des suites d’une infection par le virus de la maladie d’Aujeszky (SuHV-1). Le chien de chasse avait mordu un sanglier blessé lors d’une battue. Les symptômes cliniques (prurit démentiel, fièvre, atteinte nerveuse) sont apparus quelques jours après le contact ; le chien a été finalement euthanasié, et la présence du SuHV-1 a été identifié dans le cerveau de l’animal.
Ce virus est présent depuis de nombreuses années dans la population de sangliers sauvages en Belgique, où sa prévalence apparente est évaluée par les réseaux de surveillance de la faune sauvage à 20%, c’est-à-dire présente dans un sanglier sur 5. Il s’agit donc d’une maladie endémique.

Cet événement, qui n’est pas une première, de même que l’apparition en décembre 2016 également d’un foyer de brucellose bovine à Brucella suis, sont l’occasion de rappeler et de souligner différents risques pour l’homme (à qui ces 2 maladies ne sont cependant pas transmissibles) et la faune domestique, liés à la présence de certaines maladies au sein de la faune sauvage, chez les sangliers en particulier.
Pour diminuer l’ensemble de ces risques, il est donc impératif d’appliquer différentes mesures, mais en particulier, et pour toutes les espèces, d’éviter tous contacts entre la faune domestique, de même que l’homme (pour qui l’usage de gants est fortement recommandé), et les abats d’animaux sauvages, qui représentent le risque le plus important de transmission de pathogènes.

L’AFSCA et le groupe WildLife encouragent de ce fait les différents acteurs à agir de sorte à éviter tous cas de contamination originaire de la faune sauvage.

La première règle pour y parvenir est l’évacuation, en vue de leur destruction, des abats de sanglier (et des autres espèces), dans le respect des législations régionales, lors des chasses.
Cette mesure empêche les contacts avec la faune domestique et la dissémination du pathogène par les carnivores sauvages en trainant les viscères.

Outre cette mesure générale :

- Eleveurs, responsables d’animaux : adopter des mesures de biosécurité permettant d’éviter tous contacts entre leurs animaux et l’interface sauvage.

En particulier :

1. Pour les Chiens :

Les chiens de chasse représentent actuellement la population carnivore la plus exposée vis-à-vis de la maladie d’Aujeszky. Comme pour d’autres maladies transmissibles de la faune sauvage à la faune domestique, les viscères de sangliers constituent le facteur de risque le plus important.
Il est donc nécessaire d’éviter tous contacts entre les chiens et les abats de sanglier, au terme d’une battue par exemple.
La vaccination de chiens de chasse contre le virus de la maladie d’Aujeszky est possible à l’aide de vaccins inactivés enregistrés pour les porcs. Il n’existe cependant plus de vaccins commercialisés en Belgique. La vaccination à l’aide de vaccins enregistrés dans d’autre pays de l’UE est autorisée via le système de la « cascade », bien que les conditionnements disponibles ne soient pas adaptés à la vaccination individuelle de chiens.

2. Pour les porcs domestiques

La Maladie d’Aujeszky a été éliminée des cheptels porcins domestiques depuis plusieurs années (dernier cas en 2002 ; statut « officiellement indemne avec vaccination interdite » depuis 2011).
Pour éviter la contamination de nos cheptels de porcs domestiques et permettre le maintien de notre statut, il est très important d’empêcher tous contacts entre les sangliers domestiques, et donc d’appliquer les mesures de biosécurité ad hoc, en particulier celles qui sont imposées pour les porcs élevés en plein air. 

3. Pour les bovins

L’agent de la brucellose porcine (Brucella suis) est également endémique au sein des populations de sangliers et présente un risque de contamination pour nos bovins domestiques.
La Belgique a connu deux cas de Brucellose bovine à Brucella suis ces dernières années, en 2012 (Province de Namur) et en 2016 (Province de Luxembourg).
Des contacts avec des sangliers ou des viscères de sanglier abandonnés sur place sont probablement à l’origine de l’infection des bovins. Un abattage sanitaire total a été nécessaire en application des législation européennes et belges.
Bien que les viscères des animaux tirés lors des chasses doivent être en principe éliminés, il est recommandé d’éviter de laisser pâturer des bovins dans des prairies où des abats « de chasse » sont parfois retrouvés.

- Chasseurs :
 Eviter les contacts entre chiens et abats en fin de battue, et à fortiori éviter de donner les viscères à manger aux chiens ;
 Ne pas abandonner les viscères et appliquer la législation en la matière (ateliers de traitement des viscères…) ;
 Vacciner les chiens contre la maladie d’Aujeszky si possible vu les difficultés liées au vaccin évoquées et contre la Rage (la rage aérienne – atypique- est également présente dans la faune sauvage (chauves-souris) et est transmissible aux chiens par morsure ou contact direct).

- Vétérinaires :
 Ne pas hésiter à rappeler ces mesures de bases et, le cas échéant, stimuler leur application et veiller à leur mise en œuvre ;
 Envisager la maladie d’Aujeszky dans le diagnostic différentiel des maladies canines à symptomatologie nerveuse.

Les mesures évoquées dans la présente communication seront rappelées avant la prochaine période de chasse.

 



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