Indice des prix à la consommation harmonisé octobre 2020

L'inflation selon l’indice européen des prix à la consommation harmonisé (IPCH) [1]s'élevait à 0,4% en octobre, contre 0,5% en septembre. L'inflation selon l'indice des prix à la consommation harmonisé à taux de taxation constants (IPCH-CT) [2] s'établissait à 0,8% en octobre, contre 0,9% en septembre.

La ventilation en 12 groupes principaux montre que la plus forte inflation en octobre est à mettre à l'actif des « produits alimentaires et boissons non alcoolisées » (3,2%). Le groupe « logement, eau et énergie » affiche, quant à lui, la plus faible inflation (-3,1%).

Le groupe « produits alimentaires et boissons non alcoolisées est le groupe principal ayant exercé le plus gros impact positif sur l'inflation en octobre, soit 0,5 point de pourcentage. Le groupe logement, eau et énergie a exercé le plus gros impact négatif avec -0,6 point de pourcentage.

Inflation [3] et impact [4] sur l'inflation pour l'IPCH global et les 12 groupes principaux

L'IPCH global peut être ventilé en cinq agrégats spécifiques, qui composent ensemble les dépenses totales.

• L'inflation des produits énergétiques a augmenté par rapport au mois précédent. En octobre, elle s'élevait à -11,0% contre -11,9% en septembre et -10,6% en août. Les prix ont accusé une hausse de 2,0% en moyenne par rapport au mois précédent. L’inflation moyenne de cet agrégat s’élève à -10,3% pour les douze derniers mois.
• L'inflation des produits alimentaires transformés reste stable par rapport au mois précédent. En octobre et en septembre, elle s'élevait à 2,1% contre 2,4% en août.  En moyenne, les prix sont en recul de 0,2% par rapport à septembre.
• L'inflation des produits alimentaires non transformés (fruits, légumes, viande et poisson) est en baisse. En octobre, elle s'élevait à 6,7% contre 7,2% en septembre et 5,4% en août. Par rapport à septembre, les prix ont baissé en moyenne de 0,1%. L’inflation moyenne de cet agrégat s’élève à 4,1% pour les douze derniers mois.
• L'inflation des biens industriels non énergétiques se chiffrait à 0,6% en octobre contre 0,8% en septembre et -4,6% en août. Par rapport au mois de septembre, les prix ont augmenté en moyenne de 0,1%.
• Pour les services (y compris les loyers), l’inflation s'élevait à 1,6% en octobre contre 1,8% en septembre et 1,7% en août. Les prix affichaient une hausse moyenne de 0,2% par rapport au mois précédent.

L'inflation sous-jacente (inflation hors énergie et produits alimentaires non transformés) s'élevait à 1,4% en octobre, soit une légère baisse par rapport à l'inflation de 1,5% mesurée au mois de septembre. L'inflation sous-jacente moyenne des 12 derniers mois est égale à 1,5%. Les prix de ce sous-agrégat ont augmenté de 0,1% par rapport au mois précédent.

Inflation selon des agrégats spécifiques

Les loyers ont exercé le plus gros impact positif, à savoir 0,19 point de pourcentage. Les restaurants, cafés et établissements similaires ont eu un impact positif de 0,17 point de pourcentage. La viande a eu un impact de 0,13 point de pourcentage. L'achat de voitures a exercé un impact de 0,10 point de pourcentage. Enfin, les fruits et les  légumes ont eu chacun un impact de 0,08 point de pourcentage.

Le gasoil de chauffage a exercé l'impact négatif le plus significatif sur l'inflation, à savoir -0,44 point de pourcentage. Les carburants ont un impact de -0,35 point de pourcentage. L'impact négatif du gaz et de l’électricité a été de respectivement -0,17 et -0,15 point de pourcentage. Enfin, les produits pharmaceutiques ont exercé chacun un impact négatif de -0,09 point de pourcentage.

Étant donné que l'IPCH définitif de nos pays voisins ne sera publié que plus tard, nous ne pouvons dès lors établir une comparaison que sur la base de la première estimation rapide de l’inflation de l’IPCH d’octobre.

En octobre, l’inflation en Belgique a atteint 0,4%. Elle est donc en baisse par rapport au taux de 0,5% du mois de septembre. Les Pays-Bas ont enregistré une inflation de 1,1% en octobre, soit une légère hausse par rapport au taux de 1,0% en septembre. En France, l'inflation s'élevait à 0,0% en octobre et en septembre. En octobre, l’inflation en Allemagne a atteint -0,5%. Elle est ainsi en baisse par rapport à l’inflation de -0,4% observée en septembre.

Etant donné qu’Eurostat n’a pas encore publié l'indice des prix à la consommation harmonisé à taux de taxation constants du mois d’octobre, septembre est le mois le plus récent pour lequel une comparaison est possible. En Belgique, l'inflation sur la base de l'IPCH-CT s'élevait en septembre à 0,9%, ce qui représente une hausse par rapport à l'inflation de -0,5% observée en août. En Allemagne, cette inflation s'élevait à 1,7% en septembre, soit un repli par rapport au taux de 2,0% en août. En France, cette inflation a atteint -0,2% en septembre, soit une diminution par rapport au taux de 0,0% en août. Aux Pays-Bas, l’inflation atteignait 0,9% en septembre et était ainsi en hausse par rapport au taux de 0,3% du mois d’août.

[1] Outre l'indice national des prix à la consommation (IPC), Statbel calcule également l'indice européen des prix à la consommation harmonisé (Harmonised Index of Consumer Prices, HICP). L'IPCH permet de comparer les taux d'inflation des États membres de l'Union européenne. L'optique des dépenses et les méthodes appliquées sont coordonnées autant que possible et définies dans la réglementation européenne. Les résultats de l'IPC et de l'IPCH ne sont pas identiques, en raison principalement de différences de pondération et de composition du panier de biens et de services sur lequel se basent ces indices.

La Banque centrale européenne utilise également l'IPCH pour mener sa politique monétaire. De plus, l’IPCH sert à vérifier le respect du critère d’inflation déterminé dans le traité sur l’Union européenne.

Quelques différences entre l'IPCH et l'IPC actuel sont présentées ci-dessous :

• La pondération du panier de biens et de services dans l'IPCH repose principalement sur les comptes nationaux. L'enquête sur le budget des ménages est utilisée pour les niveaux détaillés inférieurs. De son côté, l'IPC se base principalement sur l'enquête sur le budget des ménages pour tous les niveaux.
• La population de référence dans l'IPCH se compose des ménages privés (y compris les touristes en Belgique) et des occupants de ménages institutionnels (notamment les maisons de repos et les institutions). Pour l'IPC, il s'agit actuellement des ménages privés avec une limite d'âge pour la personne de référence.
• L'IPCH s'appuie sur un concept de dépenses intérieures, soit les dépenses réalisées par la population de référence en Belgique. L'IPC repose, quant à lui, sur un concept de dépenses nationales, soit les dépenses effectuées par la population de référence quel que soit le lieu.
• L'IPCH n'applique aucune correction des variations saisonnières, contrairement à l'IPC où les voyages à l'étranger et les villages de vacances font l'objet d'une correction.
• Dans l'IPC, les soldes sont répartis sur six mois, tandis qu'ils ne sont répercutés que sur un mois dans l'IPCH.
• En ce qui concerne le gasoil de chauffage, le prix actuel sert à calculer l'IPCH. Le calcul de l'IPC s'appuie, par contre, sur une moyenne pondérée sur 12 mois.

[2] L'IPCH-CT est calculé comme l’IPCH traditionnel, mais en utilisant des taux de taxation constants pour le calcul des prix. Cet indice permet dès lors d’estimer l’impact théorique potentiel des changements de taxation indirecte (p.ex. TVA et accises) sur l’inflation mesurée. Il s’agit toutefois d’un impact théorique dans la mesure où le calcul suppose que les changements de taxation sont directement et intégralement répercutés sur les prix payés par les consommateurs.

[3] L'inflation sur base annuelle mesure la variation de prix entre le mois actuel et le même mois de l'année précédente. Une moyenne à 12 mois compare la moyenne de l'IPCH des 12 derniers mois avec la moyenne des 12 mois précédents. Une variation mensuelle compare les niveaux de prix des deux derniers mois.

[4] L’impact sur l'inflation indique la variation de l'inflation quand on intègre le sous-indice dans l'IPCH. L'impact tient non seulement compte du poids du sous-indice mais aussi du fait que l'inflation du sous-indice soit supérieure ou inférieure à celle de l'ensemble des dépenses (IPCH global).