Sur le marché belge, 45 % des grains sont destinés à l’industrie des aliments pour animaux et à peine 11 % sont transformés pour l’alimentation humaine. Si l’amidonnerie transforme 19 % des grains en divers produits alimentaires (amidon, gluten, glucose, etc.) et non alimentaires (chimie, cosmétique, etc.), c’est l’industrie des biocarburants qui connait la plus forte progression avec, en 2010, 25 % des grains wallons (dont 27 % du froment) transformés en bioéthanol et divers coproduits à finalités alimentaires.
Grâce à nos rendements très élevés et à une excellente maitrise des techniques culturales, les céréales wallonnes montrent, au travers des études ACV menées au CRA-W, des impacts sur l’environnement en général moins importants que les moyennes européennes auxquelles elles sont comparées.
C’est également du fait de cette haute maîtrise et des rendements qui y sont liés (8.5 t de matière fraîche par ha pour le conventionnel contre 4.5 pour le bio) que, d’un point de vue environnemental, le froment d’hiver bio présente des impacts équivalents voire même, pour certaines catégories d’impact, moins avantageux que le froment d’hiver conventionnel. Le projet BioGeoCarbo a ainsi montré l’importance d’une bonne gestion de la fertilisation organique dans les itinéraires de production bio. En effet, les émissions résultant de ce type de fertilisation contribuent, pour certaines catégories d’impacts, de manière conséquente à l’impact environnemental global (67% pour le réchauffement climatique, 93% pour l’acidification terrestre).
L’ACV est dès lors un outil essentiel pour évaluer les opportunités de la transition de l’agriculture conventionnelle vers l’agriculture écologiquement intensive en fournissant aux agriculteurs des bases scientifiques étayant les bénéfices constatés des techniques culturales simplifiées et des économies d’intrants qu’elles permettent.