Grâce aux pluies du week-end dernier, les conditions d’arrachage sont bien meilleures et les températures ni trop chaudes ni trop froides. N’oubliez pas néanmoins, qu’après une longue période de sécheresse suivie de précipitations conséquentes, il faut du temps (plusieurs jours) pour que la pomme de terre se rééquilibre : elle absorbe de l’eau, voit sa turgescence augmenter, puis se stabilise, et tout cela prend du temps ! Arracher trop vite après la pluie n’est pas toujours indiqué si on veut réduire le risque d’endommagements ! Il n’y a pas de règles, car il y a des différences en matière de variétés, maturité, induration de la peau, quantité de terre et températures…
Veiller à faire monter autant de terre que possible sur la première chaine d’arrachage afin de limiter les coups ! Les protections (matelas fond de benne et brise chutes) sont d’autant plus importantes qu’il y a moins de terre ! Les hauteurs de chute sur toute la chaine d’arrachage, réception- déterrage, mise en tas, doivent être évitées au maximum. Les mousses de protection servent à protéger les tubercules des parois du stortbak, des zones de chutes et de raccords entre tapis, des bords de bandes transporteuses, etc. Entre 2 bennes, ne videz jamais le déterreur complètement afin de limiter les coups et endommagements. Evitez les angles droits entre bandes transporteuses. Maintenez un flux régulier de pommes de terre, et partout où cela est possible, qu’elles « coulent au lieu de tomber et sauter »…. La bande élévatrice ne doit pas rester en position fixe afin d’éviter la formation de cônes de terre dans le tas qui rendent ensuite la ventilation plus compliquée et moins précise. Plus la t° est basse, plus les pommes de terre sont sensibles. Les coups et endommagements mécaniques sont aussi des portes d’entrées des maladies.
Mise en stockage : Les lots douteux ou à problèmes ne doivent pas rentrer dans le fond des hangars ! Les éventuelles zones à problèmes aux champs ne doivent pas être arrachées ou doivent du moins être stockées à part où à l’entrée des hangars. D’où l’importance de déterminer la qualité parcelle par parcelle !
Dès les premières bennes rentrées n’oubliez pas de favoriser tout ce qui permet les courants d’air et la ventilation naturelle. Un ventilo mobile pour augmenter les courants d’air et sécher quelque peu le front de tas ne peut être que positif ! Bien sûr, tout cela doit se faire en gérant en même temps l’application – poudre ou liquide – de l’anti-germinatif pour que celui-ci aille bien sur les pommes de terre et pas autre part !
Les lots avec une proportion plus ou moins importante de flottantes (il s’agit le plus souvent de tubercules inférieurs à 50 mm, avec des PSE inférieurs à 285 gr/5kg (c-à-d ce qui flotte dans un bain de densité 1,060)) devront être mieux surveillés (évolution éventuelle en sacs d’eau). Les problèmes du genre augmentent rapidement en Bintje : contrôlez le PSE et les flottantes avant d’arracher !
Dès que vous arrachez à des périodes et/ou des jours différents, il y a un risque d’avoir des différences de t° entre différentes parties de tas, et donc des problèmes de condensation entre zones « froides » et zones « chaudes ». Il est donc important, dès les premières nuits, de ventiler en interne (volets d’entrée d’air fermés, portes et volets de sortie ouverts ou entrouverts). La cicatrisation se fait 2 fois plus vite à 18°C qu’à 12°C (respectivement 14 et 30 jours). Ne refroidissez pas vos pommes de terre trop vite, car il peut encore y avoir des moments (trop) doux en octobre et en novembre, voire en décembre, rendant alors la ventilation impossible, ou du moins difficile si la t° des pommes de terre est inférieure à celle de l’air !
En cas de lots à problèmes (vitreuses, tubercules secondaires non cicatrisés, pommes de terre blessées (chaque éraflure, blessure ou coupure est une porte d’entrée aux maladies !!!), le séchage se fera avec un canon à chaleur. Celui-ci permet de réchauffer l’air plus froid que les pommes de terre, de maintenir les pommes de terre à température suffisamment élevée pour une bonne cicatrisation, tout en séchant vos précieux tubercules.