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 29 mars 2014 17:34 

Est-ce que les chinois viendront cultiver nos pommes de terres d'ici 5 ans?


Cette semaine, le marché de la pomme de terre fût calme. A défaut de nouvelles impulsions les prix traînent.
Belgapom a baissé jusqu'à 9,5€. Pour les variétés de Challenger et Innovater, nous payons plus de 10€.
Le marché à termes n'est pas optimiste. Hier, le prix de clôture était de 11€, le taux le plus bas de cette saison.

Le prix cash settlement de Eurex a entre temps baissé jusqu'à 11.30€. SNM en France jusqu'à 9.20€.

La meilleure nouvelle venait du marché des plants de pomme de terre, oú le prix de la Bintje à spectaculairement augmenté. Cette semaine, les Bintjes de calibre 28/35mm se négocièrent a 100€ pour 100kilo et celle de calibre 35/45mm à 75€.
Cela pourrait mettre fin a l'expansion de la surface des pommes de terre. La plupart des cultivateurs ne s'y attendaient pas.

Serait-ce un signal supplémentaire? Car actuellement dans le nord ouest de l'Europe beaucoup de pommes  de terre sont déjà plantées. Tout ces signaux ne rendent pas heureux les cultivateurs. Entretemps nous devons communiquer que l'industrie à leur avis a assez de contrats de production en main et dans beaucoup de cas démolissent ou veulent démolir les négoces locaux.

Les transformateurs abordent de plus en plus de marchés lointains, tout ça dans une période où les volumes traités aussi bien en Belgique qu'aux Pays-Bas continuent à augmenter.
Quand on parle de marchés lointains on pense bien évidemment aux plus grands acheteurs potentiels du monde, en d'autres termes, la Chine.

Xi Jingping, le président chinois vient demain à Bruxelles et va, jusqu'au 1 avril établir des discussions politiques mais surtout des discussions commerciales. Ces dernières semaines, on croise partout des acteurs industriels chinois dans et autour de Bruxelles.
Li Keqiang, le premier ministre chinois, déclara le contraire qu'ici en chine tout est mis en œuvre pour stimuler l'économie refroidie. Avec cela il essaya de calmer les investisseurs internationaux ce qui est primordial.

Ce matin dans le journal De Tijd on a publié que une partie des investisseurs belges veulent quitter la Chine a cause de diverses raisons: « fraudes et problèmes environnementaux constants », de plus le premier ministre parle de stimulations pour que les industries et les groupes de capitaux chinois continuent à investir à l'étranger cela concerne toutes sortes d'industries où l'alimentation est prioritaire.

Les scandales alimentaires chinois sont restés réels ces 3 dernières années. Le lait terni était une menace pour les procès alimentaires de jeunes enfants.
Un moment idéal pour demander aux chinois comment vont leurs cultures et productions de pommes de terre. La Chine est le plus grand producteur du monde de pommes de terre depuis 1993. Depuis les réformes économiques des années 80, la pomme de terre est proportionnellement apparue dans le régime chinois. Pendant les discussions anglophones, on utilise bel et bien le terme "French fries" mais chaque connaisseur sait que la Belgique est le plus grand pays exportateur.
La pomme de terre n'est pas si nouvelle que ça. Les négociateurs portugais ont déjà au 17e siècle fait des négociations.

Les agronomes chinois déclarent qu'une partie des consommateurs de riz deviendront des amateurs de pomme de terre. Comparée à d'autres cultures, la pommes de terre résiste mieux à la sécheresse - le manque d'eau est spécifique à la Chine.

En faite, les techniciens locaux cachent le problème de la pollution, surtout pour l'eau destinée à l'irrigation artificielle. Dans beaucoup de régions il y a un manque d'eau de pluie avec une composition correcte.

C'est comme ça qu'en comparant la pomme de terre et le riz, ce dernier atteint moins de production par hectare et, d'après beaucoup, est moins nutritif (lire: composition unilatérale).
Par soucis d'exhaustivité, nous devons rajouter que la valeur nutritionnelle d'une pomme de terre cuite est de 78Kcal et comporte 2,5g de fibre, et pour le riz elle est de 93Kcal avec 0,8g de fibre.
De plus, la Chine est un importateur important d'amidon de pomme de terre.

En opposition avec l'Europe, le calibre joue un rôle moins important. Les petites pommes de terre sont transformées en chips. C'est la qu'on entend les noms Simplot et McDonald's.
L'expansion est limitée par la grande demande du marché frais et par les limites de surfaces dans les régions productrices.
La Chine fait face à un grand défi qui est de prévoir de la nourriture pour plus de 1.2 milliard d'habitants : "Pour nourrir 20% de la population mondiale avec moins de 10% des terres agricoles mondiales."

La Chine va quand même cultiver 5,7 millions d'hectares destinés à la pomme de terre (80.000 hectares en Belgique). Il y a 30 ans, le chiffre était de 2,7 millions d'hectares.
Les cultures de pommes de terre s'accroît principalement pour les régions pauvres de l'ouest dans les provinces de Gansu, Shaanxi, Qinghai et Hui AR Ningxia. Là-bas aussi, ils produisent des snacks à base de pommes de terre plus populaires, surtout depuis que McDonald's et KFC offrent des frites.
Les régions de production d'origine sont concentrées avec une trop faible rotation.
Aussi pour les pommes de terre sucrées il y a un manque. Celles-ci sont nommées différemment dans les différentes régions de la Chine.

Si on discute avec la distribution, alors ils sont tous impatients. Les chaînes européennes, présentes sur place, stimulent les produits de pomme de terre. Les chinois se sentent obligés de prendre plus de variétés dans leurs gammes.

Les réactions de producteurs, grossistes et distributeurs ne sont pas toujours dans la même logique le fond de leur idée est commun, c'est-à-dire que la sécurité alimentaire peut être mieux garantie via l'importation que via la production locale; De plus, fixer les prix est important.

Les constructions du capital avec les entreprises des pommes de terre européennes ne sont pas mises de côté. La condition générale est de participer au choix de la composition de la gamme et en premier ordre l'exclusivité des droits de distributions dans les régions asiatiques.

Les producteurs de pommes de terre sont dans la classe moyenne -pas chez les producteurs de luxe-, et surtout le côté des produits surgelés va rapidement s'infiltrer dans le marché.

Comme fil rouge pour l'avenir, nous entendons que de plus en plus de capital chinois va s'infiltrer dans les entreprises de transformation des pommes de terre européennes et sud/nord américaines, et que la consommation pour 2030 pourrait se tripler et qu’on est en train de bien réfléchir d’une production des frites avec des techniques par ordinateur, c’est-à-dire 3D!

Ceux que se mettent à table avec des chinois, savent que le goût (notre goût), ne domine pas toujours. Par contre la vitesse de préparation, la couleur et le prix comptent avant tout.

Prévisions:  la cotation des pommes de terre diffèrera peu de celle de cette semaine. Les exportateurs Belges ne prennent pas au sérieux l’histoire des hollandais qui dit que les frontières Russes s’ouvriront probablement.

Luc Busschaert - Expert agronome
(Traduit par Louise Busschaert)



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