On estime qu’il y a maintenant environ 70 % de la surface totale pommes de terre dans le Royaume qui est récoltée. Mais il y a de fortes différences sous régionales et locales (en lien avec la pluviométrie, le type de sol et de drainage, le relief… et le type de machine). … Cela va de 75-80% de fait en Hesbaye à 40% dans certaines zones du Condroz, de l’entre Sambre et Meuse et de Thudinie. Dans le Tournaisis, globalement 70 à 75% de fait, et dans le « centre » (Mons-Ath-Hal-Nivelles-Fleurus-Soignies) environ 50%.
En Campine et dans le Limbourg la situation est globalement comparable à la Hesbaye liégeoise (> 80%) alors que dans l’Ouest (Westhoek, et surtout les polders) il reste plus de 50% à récolter.
Avec des simplifiées les arrachages ont vite été à l’arrêt, avec certaines automotrices, bien connues pour leurs comportements en conditions extrêmes, cela a plus facilement continué à rouler !
Continuez à faire attention à ne pas récolter les pommes de terre des basses et des trains de pulvé où l’eau a stagné. Contrôlez aussi les zones plus lourdes à moins bonne drainage, il pourrait y avoir des problèmes d’asphyxie. Attention également aux bennes non bâchées qui reviennent des champs en route vers le hangar et qui se font « rincées » voir simplement humectées : ce sont ces bennes-là qui poseront problèmes de conservation dans quelques jours, semaines ou mois. Encore plus s’il y a des coupées ou des pourries dans le lot.
On nous signale déjà des lots refusés (notamment en production de chips/croustilles) à cause des coups ! Cela n’a rien d’étonnant avec les PSE extrêmement élevés que l’on constate depuis avant la mi-août. Si de surcroît les conditions d’arrachages se font en dessous de 10 à 12°C (cela a été régulièrement été le cas), et que l’on secoue trop (en l’absence de rouleaux axiaux) les pommes de terre afin de les déterrer suffisamment, cela explique tout ou presque. Car, et c’est le cas chaque année où les prix des contrats sont plus élevés que le prix du libre, les acheteurs sont très attentifs aux exigences qualités mentionnées dans les contrats signés au cours de l’hiver passé…
Avec les pommes de terre qui rentrent de plus en plus crottées, et à des t° variables, il reste fondamental de ventiler autant en interne afin d’homogénéiser les t° des différents lots entassées l’un à la suite de l’autre, qu’en externe afin de sécher. Dans de nombreux cas (pommes de terre bien crottées, présence de pourries, blessées ou peau encore mal faites) il vaut mieux travailler au canon à chaleur afin (au minimum) de maintenir la t° des pommes de terre afin de ne pas les refroidir (il faut absolument assurer une cicatrisation rapide, qui se fait d’autant plus vite que les t° sont élevées), voir les réchauffer si celles-ci ont des t° inférieures ou égales aux t° ambiantes extérieures. Après 3 jours très doux, la météo change : à partir de demain et pour le reste de la semaine, les t° vont baisser. L’attention portée à la prévention des coups devra être renforcée. Bien que tout le monde sache que pour certains ce sera le « sauve-qui-peut » et l’arrachage à tout prix…
Enfin, dès les soucis de récoltes derrière vous, inspectez vos pommes de terre plusieurs fois par semaine ! Nous vous avions signalés à plusieurs reprises ces dernières semaines que les pommes de terre sont « kiemlustig » (ont envie de germer) suite aux fortes t° et stress subis en culture qui ont levé ou lèvent les dormances plus vite qu’une année normale. Les premiers traitements antigerminatifs (y compris parfois pour les lots traités à l’hydrazide maléique !), ont déjà eu lieu, et le suivants devront se faire plus vite que prévu. C-à-d, même si cela n’est pas idéal, avant même que la cicatrisation ou le séchage soient tout à fait fini. Le DMN (1,4 Sight) est un produit préventif, alors que l’huile de menthe (Biox-M) et le limonène (Argos) sont à la fois des antigerminatifs à actions préventive et curative. Le « brûlage » des germes sera plus efficace sur des germes inférieurs à 0,5 ou 1 cm, faites donc cela à temps si besoin en est !
