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 13 déc 2018 17:26 

Une année 2018 difficile pour le secteur agricole


Statbel, l’office statistique belge, a procédé aux premières estimations des comptes économiques de l’agriculture belge pour l’année en cours, en collaboration avec les administrations régionales et les experts.

  • En 2018, le secteur agricole voit sa valeur ajoutée nette chuter de près d’un tiers par rapport à 2017.
  • Les betteraves et pommes de terre ont particulièrement souffert de la sécheresse de cette année comme le confirment les premières estimations sur les rendements.
  • La valeur de la production animale est aussi moindre, en particulier dans la filière porcine.

L’année 2018 se caractérise par une diminution de la production de la branche agricole de 4,3% en valeur et une augmentation des consommations intermédiaires de l’ordre de 2,1%. Il en résulte donc une valeur ajoutée nette estimée de 25,1% inférieure à la moyenne 2013-2017.

Evolution de la valeur totale de production, des consommations intermédiaires et de la valeur ajoutée nette (millions d’euros)

CEA2007a_fr.2018.png

Les consommations intermédiaires (frais spécifiques - y compris les intrants produits sur l'exploitation - et frais généraux, découlant de la production de l'année comptable) augmentent, suite à une hausse significative du coût de l’énergie (+6,4%) et de la production fourragère (+7,6%) dont on estime que la demande sera plus importante que les années précédentes ; face à des prairies endommagées par la sécheresse, nombre d’agriculteurs ont déjà dû commencer à puiser dans leur stock de fourrage hivernal.

Cette hausse des coûts à la production ne se répercuterait cependant pas sur les prix des productions animales. Les prix au producteur de la viande bovine baisseraient de 3,4%. La tendance est encore plus marquée pour l’élevage porcin. Depuis le début de l’année, on observe sur les marchés une chute du prix de la viande de porc (-17,7%). Cette chute fait, certes, suite à une année 2017 exceptionnelle, qui avait vu ses prix grimper de 10,4%. Cependant, le contexte actuel de la peste porcine africaine et la fermeture par plusieurs pays de leurs vannes à l’importation de viande de porc belge ne contribuent pas à un renversement de la tendance.

Evolution de la production animale entre 2017 et 2018

CEA2007b_fr.2018.png

Enfin, la valeur de la production animale est également plus faible cette année suite à la baisse du prix des œufs (retour à une situation d’avant crise du Fipronil) et à une diminution de la valeur de la production laitière. Les prix observés du lait sont, en effet, inférieurs à 2017 mais toutefois supérieurs à la moyenne des 3 dernières années.

Prix net du lait (matières grasse et protéinée adaptées, €/100kg)

CEA2007c_fr.2018.png

Globalement, la production végétale affiche des résultats moins négatifs que la production animale, mais ce constat cache des disparités importantes entre les différentes cultures. Les conditions climatiques particulières de cette année ont été propices à la fructification, les prix des fruits ont plié sous une offre accrue mais la valeur de la production augmenterait tout de même de 19,4% cette année. Pour les légumes, la sécheresse a été moins favorable aux rendements et la hausse des prix au producteur ne compenserait pas totalement la baisse de production.

Evolution de la production végétale entre 2017 et 2018

CEA2007d_fr.2018.png

Les évolutions les plus notables concernent, cependant, les cultures industrielles. Premièrement, les rendements des betteraves ont été bien en-deçà des niveaux de 2017. Les emblavements restant quasi identiques à l’année précédente, la production a chuté de de 24% en 2018. Le chaleur a permis d’atteindre des taux de sucre élevés mais les calibres des betteraves sont bien moindres que les années précédentes. La cotation du sucre sur les marchés européens ne permet actuellement pas aux betteraviers de répercuter cette importante baisse de volume sur les prix. Au final, la perte sur la valeur de production serait de l’ordre de 23,4%.

Deuxièmement, les pommes de terre ont également vu leur calibre diminuer avec la canicule de cette année. Les producteurs craignent de ne pouvoir honorer leur contrat par manque de pommes de terre fritables. Au problème du calibre se rajoute celui de la qualité, de telle sorte que, malgré de meilleurs rendements la quantité in fine commercialisable devrait être un tiers inférieure (-36%) à celle de 2017. La campagne précédente avait atteint des prix planchers. Les prix observés pour ce début de campagne sont bien plus élevés mais la majorité des producteurs étant sous contrat, ils ne profiteront pas pleinement de cette amélioration.

Enfin, les cultures céréalières affichent également un recul de production mais la progression du prix du blé et de l’épeautre est bien plus marquante. Bien que les stocks européens et mondiaux devraient être suffisants, le marché est soumis à de fortes spéculations au vu des rendements annoncés par certains pays européens. Le niveau de prix pour cette campagne, si la tendance se confirme, devrait être 36,4% supérieur à l’année passée. La valeur de la production céréalière augmenterait alors de 20,2%.

En résumé, les conditions climatiques et les crises sanitaires ont marqué les résultats du secteur agricole en 2018. L’impact sur la valeur de production est globalement négatif mais mérite d’être nuancé selon les régulations propres à chaque marché. Les baisses de production n’ont pas toujours été compensées par des hausses de prix suffisantes. L’élevage a subi indirectement la sécheresse via l’augmentation du prix des intrants et est en recul de manière générale. L’année 2018 présente le plus mauvais résultat de ces 5 dernières années.

Comptes économiques agricoles (à prix courants) : valeurs aux prix de base (millions d’euros) 2013-2018
  2013 2014 2015 2016 2017 2018 prévisions 2018/2017 (%) Moyenne 2013-2017
1. Céréales (y.c. semences) 513,2 451,6 453,8 305,9 376,8 452,8 20,2% 420,3
2. Plantes Industrielles 255,9 231,3 217,3 198,6 228,4 194,4 -14,9% 226,3
3. Plantes fourragères 667,8 684,1 629,0 600,8 659,4 540,4 -18,0% 648,2
4. Produits maraîchers et horticoles 1.230,5 1.215,5 1.337,3 1.336,3 1.342,2 1.269,2 -5,4% 1.292,4
Légumes frais 716,7 702,6 839,9 858,9 845,6 778,8 -7,9% 792,7
Plantes et fleurs 513,8 512,9 497,3 477,5 496,6 490,4 -1,2% 499,6
5. Pommes de terre (y.c. Semences) 659,4 419,4 503,1 697,3 519,7 532,3 2,4% 559,8
6. Fruits 413,5 426,2 462,7 428,8 421,8 503,7 19,4% 430,6
7. Autres produits végétaux 28,9 29,2 29,3 27,9 27,9 27,9 0,0% 28,6
8. Production végétale (1 a 7) 3.769,2 3.457,3 3.632,4 3.595,7 3.576,1 3.520,6 -1,6% 3.606,1
9. Animaux 3.273,4 3.086,6 3.212,7 3.174,6 3.263,4 3.004,0 -8,0% 3.202,1
Bovins 1.108,3 1.060,0 1.132,3 1.115,2 1.039,6 973,8 -6,3% 1.091,1
Porcins 1.626,2 1.479,9 1.380,2 1.356,1 1.468,2 1.244,8 -15,2% 1.462,1
Volailles 499,5 506,9 661,7 665,1 714,3 743,5 4,1% 609,5
10. Produits animaux 1.473,1 1.500,0 1.297,6 1.129,1 1.469,1 1.418,7 -3,4% 1.373,8
Lait 1.289,8 1.297,8 1.097,2 1.014,9 1.344,9 1.305,5 -2,9% 1.208,9
Œufs 182,8 201,7 199,9 113,6 123,2 112,2 -8,9% 164,2
11. Production animale (9+10) 4.746,4 4.586,5 4.510,3 4.303,6 4.732,5 4.422,7 -6,5% 4.575,9
12. Production de biens agricoles (8+11) 8.515,6 8.043,9 8.142,7 7.899,3 8.308,6 7.943,2 -4,4% 8.182,0
13. Services et activités secondaires 79,6 80,3 81,0 81,8 76,4 77,9 1,9% 79,8
14. Production de la branche agricole (12+13) 8.595,2 8.124,2 8.223,7 7.981,1 8.385,0 8.021,1 -4,3% 8.261,8
15. Consommations intermédiaires 6.302,2 5.981,7 5.829,5 5.825,8 6.000,5 6.126,8 2,1% 5.987,9
16. Consommation de capital fixe 793,6 800,1 800,0 796,7 784,8 792,6 1,0% 795,1
17. Valeur ajoutée nette aux prix de base (14-15-16) 1.499,4 1.342,3 1.594,2 1.358,5 1.599,7 1.101,7 -31,1% 1.478,8
18. Rémunération de salariés 599,8 621,3 633,5 672,1 636,2 653,4 2,7% 632,5
19. Autres impôts sur la production 6,9 6,8 6,7 8,7 2,4 2,4 1,0% 6,3
20. Autres subventions sur la production 597,6 643,0 644,7 611,1 541,2 587,2 8,5% 607,5
21. Revenu des facteurs (17-19+20) 2.090,1 1.978,5 2.232,2 1.960,9 2.138,5 1.686,4 -21,1% 2.080,0
Indicateur A (2010=100) * 88,2 80,0 86,6 83,5 91,1 72,3 -20,6% 83,6
* Indicateur A = indice du revenu réel des facteurs par unité de travail agricole annuel


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