La présente vente à 110 €/100 kg contrecarre clairement la revendication de l’European Milk Board en faveur d’une réduction des stocks d’intervention sans nuire au marché ni brader du lait en poudre. La dernière adjudication a permis d’écouler le plus grand volume de lait écrémé en poudre à ce jour, à savoir un total de 4 337 tonnes. Dans l’ensemble, depuis décembre 2016, ce sont 6 421 tonnes de LEP qui ont été vendues lors de 17 mises en adjudication. Pourtant, il reste encore environ 380 000 tonnes stockées en intervention. Le prix actuel du marché pour le lait écrémé en poudre a chuté à 137 €/100 kg.
« Malheureusement, cette poudre n’a pas été vendue mais tout simplement bradée – cette vente est scandaleuse », s’indigne le président de l’European Milk Board, Romuald Schaber, au sujet des pratiques de la Commission européenne. « On a l’impression que le Commissaire à l’agriculture tente, bille en tête, de se débarrasser des stocks d’intervention. » La vente à vil prix du lait en poudre est, de l’avis du président de l’EMB, extrêmement dangereux dans la conjoncture actuelle et pourrait détériorer les conditions pour les producteurs de lait. « Déjà le prix minimum fixé en décembre 2016 à 215,10 €/100 kg ne correspond pas au coût réel de production », ajoute Romuald Schaber. « En baissant continuellement le prix de vente qui atteint aujourd’hui 110 €, les élus politiques continuent à envoyer un mauvais signal. »
Après une brève phase de rétablissement, les cours du lait repartent déjà à la baisse. Les éleveurs laitiers belges et allemands font état d’un recul d’environ 4 - 10 centimes du prix du lait ces dernières semaines. Conscients de la hausse de production qui se profile pour les prochains mois, les producteurs de lait européens s’apprêtent à affronter la prochaine crise.
Sieta van Keimpema, productrice de lait aux Pays-Bas et vice-présidente de l’EMB, fait preuve de pragmatisme. « Le Commissaire à l’agriculture Phil Hogan nous a assuré, à nous producteurs de lait, que l’instrument de renonciation volontaire aux livraisons resterait disponible à l’échelon de l’Union. Monsieur le Commissaire, le moment est MAINTENANT venu de tenir votre promesse et de mettre en place un programme renouvelé de réduction des volumes avec un plafonnement de la production, comme nous le suggérons dans notre programme de responsabilisation face au marché ! »
Pour l’EMB, il apparaît clairement que le mécanisme d’intervention manque d’efficacité en cas d’instabilités chroniques, pousse ensuite les prix à la baisse lors de la vente et entrave, par conséquent, un rétablissement du marché. La production doit, au contraire, être ajustée, suivant les besoins du marché, au travers d‘une réduction des volumes.
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