Bien que reconnaissant certaines avancées dans le texte (règles pour les produits importés, semences), le Ministre wallon de l’Agriculture, René COLLIN, a maintenu son opposition à ce texte qui, au fil de ses modifications, va à l’encontre des objectifs initiaux d’harmonisation et de maintien de la crédibilité du label bio. Il considère que cet accord risque de se traduire par une perte de crédibilité à l’égard du secteur. C’est l’application stricte de la législation européenne faite en Wallonie qui a permis de gagner la confiance du consommateur.
Le principe de base de l’agriculture biologique, à savoir l’interdiction de présence de pesticides et encore moins de leur utilisation, est bien sûr maintenu mais les avancées sur la question de la présence de substances non autorisées restent incertaines. Le règlement devra être complété par une série d’actes délégués et d’exécutions qui doivent encore être écrits et discutés. En outre, le rapport de la Commission, à présenter dans les 4 ans, servira de base à une éventuelle modification du règlement sur la question des seuils de décertification. Vu les positions en présence, pour le Ministre René COLLIN, il n’est pas du tout acquis aujourd’hui que ces modifications voient le jour.
Au 31 décembre 2016, l’on dénombrait 1.493 fermes certifiées BIO en Wallonie, soit 146 de plus par rapport à 2015. La surface agricole dédiée à l’agriculture biologique a également augmenté de 12,4% portant à 71.289 hectares la superficie totale sous contrôle BIO. Cela représente désormais 9,7 % de la surface agricole utile wallonne. Les surfaces cultivées sont majoritairement des prairies (78,2%). Les grandes cultures (18,8%) ne sont cependant pas en reste avec les 1.900 nouveaux hectares comptabilisés en 2016. Une croissance qui se retrouve dans la part de marché du BIO en Wallonie qui atteint les 4%, soit le double depuis 2008.