Les périodes de fortes chaleurs observées précédemment et les averses locales ont créé des conditions favorables au dépérissement de ces colonies. Ces colonies sont alors ravagées en quelques jours par des champignons parasites (Entomophthorales) et par des prédateurs naturels (adultes et larves de chrysopes, de coccinelles et de syrphes, coléoptères du type cantharides, etc…) présents en abondance cette année. Des infestations beaucoup plus importantes de pucerons noirs (plantes entièrement colonisées) ont été observées en 2009, vers la mi-juin, sur des betteraves qui commençaient seulement alors à fermer les lignes à cette époque. Aucun avis de traitement n’avait été donné à cette époque.
Les champs où des graines traitées avec Poncho Beta ou Cruiser&Force ont été utilisées ne doivent pas être traités.
Les champs où des graines non traitées avec Poncho Beta ou Cruiser&Force ont été utilisées et où au moins 50 % des plantes présentent des colonies en voie de développement de pucerons noirs peuvent être traités avec un insecticide foliaire (liste des insecticides agréés en betterave et recommandations d’usage : cliquez ICI). En présence de fortes pullulations (plus de 50 % des plantes colonisées), vérifiez à plusieurs jours d’intervalles l’état des colonies, si celles-ci sont en régression ou encore en développement. En situation critique, effectuez un traitement dans un grand volume d’eau (300 litres). Un seul produit est agréé en betterave en présence de pucerons seulement. Il est à base de pirimicarbe (« Pirimor » à 0,35 kg/ha) qui perturbe le moins l’activité des insectes auxiliaires par rapport aux autres insecticides agréés. L’utilisation d’autres insecticides agréés contre pucerons, à base de diméthoate (type « Perfekthion »), de deltaméthrine (type « Decis 2.5 EC »), à base de cyalothrine + pirimicarbe (type « Okapi ») est déconseillée car ces produits sont moins sélectifs et nuiraient gravement à la faune des auxiliaires prédateurs de pucerons. Ces produits ne se justifient que en présence conjointes et dommageables de pégomyies et/ou de chenilles de noctuelle. Aucune présence dommageable de pégomyies ou de chenilles de noctuelle n’est observée actuellement dans les champs d’observations de l’IRBAB.
Au stade actuel et selon le potentiel de production des parcelles, le coût d’un traitement contre les pucerons noirs devra être compensé par un gain de rendement au prix de betteraves probablement excédentaires (coût du traitement = ± 4% de rendement). La rentabilité économique d’un traitement contre les pucerons noirs à cette date n’est pas démontrée.
