En 2006, un groupe de stakeholders belges ont créé la Plate-forme ‘Aliments Sociétalement Responsables pour Animaux’ (ASRA), sous la direction de l’APFACA (l’Association Professionnelle des Fabricants d’Aliments Composés pour Animaux). L’objectif de la Plate-forme était triple:
1. élaborer un standard pour les aliments sociétalement responsables pour animaux
2. promouvoir les protéines locales (lisez ‘européennes’)
3. innover dans l’utilisation des protéines
Le 7 novembre dernier, les membres de la Plate-forme ont été invités pour une présentation des différentes initiatives en matière de durabilité lancées par l’APFACA. Cette initiative a été accueillie très positivement par les différents maillons de la chaîne alimentaire, comme la grande distribution, le secteur laitier et les organisations agricoles.
Le premier pilier de la Plate-forme consiste à imposer des critères de responsabilité sociale de plus en plus sévères aux aliments pour animaux. Conscient de l’importance d’un tel standard, le secteur des aliments composés pour animaux a pris très vite les devants en mettant en place un plan d’action pour l’achat progressif de soja sociétalement responsable. Le soja, qui constitue d’ailleurs une source importante de protéines dans l’alimentation des animaux, est très peu cultivé dans nos régions. Les critères auxquels le soja sociétalement responsable doit répondre, ont été fixés par l’APFACA en concertation avec l’organisme de certification indépendant. Le plan d’action de l’APFACA envisage actuellement un achat commun de soja sociétalement responsable de 400.000 T, par rapport à un achat initial de 100.000 T en 2008. Le soja importé provient quasiment exclusivement du Brésil et de l’Argentine.
Or, une nouvelle tendance se manifeste au niveau de l’utilisation des matières premières au sein du secteur des aliments composés pour animaux. Ceci signifie que le volume actuel de 400.000T de soja sociétalement responsable couvre largement les besoins du marché intérieur (pour volailles et porcs) ainsi que le volume total utilisé dans les aliments destinés aux autres espèces animales (bovins et bétail laitier), y compris l’exportation ! C’est pourquoi le Conseil d’administration de l’APFACA a décidé, après consultation de la Plate-forme, non seulement de plafonner le volume d’achat de soja sociétalement responsable à 400.000 T mais également de diversifier les aliments pour animaux certifiés achetés en ajoutant d’autres matières premières riches en protéines (3ième pilier). Un autre objectif pour 2014 est de miser sur les sous-produits certifiés de la production de biodiesel.
Yvan Dejaegher, Directeur-Général de l’APFACA, souligne que le plan d’action pour l’achat de soja va plus loin que de simplement acheter du soja sociétalement responsable. “L’achat de soja certifié est accompagné d’un programme d’accompagnement et de soutien aux agriculteurs en Argentine et au Brésil, les deux principaux pays fournisseurs de notre soja.” Ce programme d’accompagnement est surveillé “sur place” par une ONG néerlandaise (Solidaridad). “Le contrat est prolongé jusqu’à fin 2015”, confirme Dejaegher.
L’APFACA, l’Association Professionnelle des Fabricants d’Aliments Composés, compte 175 affiliés. Ensemble, ils représentent 99% de la production nationale. Le secteur emploie 3.500 travailleurs. Avec une production nationale de 7 millions de tonnes et un chiffre d’affaires de 2,5 milliards d’euros le secteur des aliments composés est un des plus importants fournisseurs de moyens de production pour l’agriculture.
