Le groupe coopératif Fonterra veut revenir en force sur le marché chinois du lait pour bébé. Il va s’offrir 20 % du capital du groupe chinois Beingmate.
Promis à une formidable expansion, le marché chinois du lait infantile continue d’aiguiser les appétits des industriels étrangers. Le géant néo-zélandais Fonterra s’apprête à dépenser l’équivalent de 391 millions d’euros pour acquérir 20% du capital de Beingmate Baby & child food, une filiale de Hangzhou Beingmate, quatrième producteur chinois de lait pour bébés. Hangzhou contrôlait près de 10 % du marché chinois en 2013, selon Euromonitor. Fonterra offrira 18 yuans par action pour réaliser son opération, soit une prime de 25 % sur le cours à la Bourse de Schenzhen au moment de la suspension de cotation.
L’accord de Fonterra avec Beingmate prévoit en outre que les deux partenaires forment une co-entreprise qui achètera Darnum, l’usine australienne du groupe coopératif néo-zélandais et qu’ils distribuent Anmum, la marque de lait infantile de Fonterra en Chine. L’opération permettra à ce dernier d’augmenter le nombre de ses points de vente dans l’Empire du Milieu beaucoup plus vite qu’il n’aurait pu le faire seul. Pour le groupe chinois, c’est la garantie de pouvoir tabler sur du lait de qualité, malgré les craintes de botulisme qui avait éclaboussées Fonterra il y a un an. Une fausse alerte, qui avait néanmoins fortement secoué le groupe Danone, à qui Fonterra vendait du lait. Le groupe français avait même dû retirer ses produits de la vente en Chine, perdant au passage 350 millions d’euros de chiffre d’affaires. Le leader français est d’ailleurs encore en procès avec le géant néo-zélandais.
Perspectives de développement énormes en Chine
Les perspectives de développement de ventes de lait infantiles en Chine sont énormes. Selon le dernier rapport de Research & Markets, elles devraient totaliser l’équivalent de 23,5 milliards d’euros en 2017, soit le double du niveau atteint en 2013. En pleine restructuration, beaucoup d’élevages chinois ne sont pas en mesure de fournir la qualité sanitaire requise pour les fabrications infantiles. En outre la méfiance à l’égard des produits locaux s’est installée suite au scandale du lait mélaminé qui avait entraîné la mort de plusieurs nourrissons en 2008 . Près de 100.000 enfants étaient tombés malades après avoir consommé le lait commercialisé par les 22 entreprises chinoises impliquées.
Le déficit laitier de la Chine, qui consomme 10 millions de tonnes de de plus qu’elle ne produit, tend à s’aggraver selon la Rabobank. En 2013, les importations ont fait un bond de plus de 30 %. Le gouvernement vient de lancer un plan de concentration de l’industrie du lait infantile pour limiter le nombre de groupes à une dizaine en 2015, avec un chiffre d’affaires minimum de 235 millions d’euros chacun. En 2018, ils ne seraient plus que trois à cinq.
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