Le secteur ovin est, en Belgique, un secteur fragile de par son faible nombre d’éleveurs professionnels mais également de par sa rentabilité encore plus limitée que celle du secteur bovin. Rentabilité qui, en dépit d’un travail sérieux et soigné, se fait de plus en plus hasardeuse et au gré des crises sanitaires.
La dernière en pleine explosion : Schmallenberg, une maladie virale émergente transmise par un culicoïde (moucheron piqueur, même vecteur que pour la fièvre catarrhale) et provoquant, entre autres, des mortinatalités et des malformations létales (agneau non viable). Les 1ers cas furent recensés en Allemagne cet été et, depuis, on n’arrête plus d’en compter… Déjà 65 exploitations ovines atteintes en Belgique selon l’AFSCA au 27 janvier 2012- dont 57 en Flandre -, beaucoup plus selon la FICOW sur base des cas qui lui sont rapportés – et ce uniquement pour la Wallonie !
Des pertes donc avérées pour nos éleveurs ovins en 2012… se relevant à peine de la maladie de la langue bleue (fièvre catarrhale). Qui plus est des pertes combinées à une atteinte morale de l’éleveur face à ces agneaux « monstrueux ». Il circulerait déjà le chiffre de 20 % d’agneaux non viables dans les nombreuses exploitations atteintes. Comment notre fragile secteur pourra-t-i faire face aux conséquences technico-économiques d’une telle perte?
Et si seuls les moutons sont pointés du doigt pour l’instant, c’est sans doute parce que la gestation des brebis dure 5 mois et qu’on assiste actuellement aux mises-bas des brebis atteintes par le virus en début de gestation, soit lorsque le culicoïde était largement présent (fin de l’été). La durée de gestation des bovins est, quant à elle, plus longue…
La FICOW se tourne donc vers ses éleveurs… Eleveurs, n’hésitez plus à déclarer vos naissances suspectes à votre vétérinaire ou à l’ARSIA (Agence Régionale de Santé et d’Identification Animale), la gratuité des analyses vous est assurée via le protocole « avortement ». La déclaration est cruciale pour une meilleure gestion de la maladie et de ses conséquences. Par ailleurs, le
service de Pathologie de la Faculté de Médecine vétérinaire de Liège met gracieusement à votre disposition un service de ramassage et d'autopsie des animaux suspects (avortons ou agneaux - Fédération Interprofessionnelle Caprine et Ovine wallonne - porteurs d'anomalies congénitales), ainsi qu'un service de détection des virus BTV8 et Schmallenberg (Contact : 04/ 366 4075, de 8h30 à 17h30).
Le secteur ovin se tourne également vers les scientifiques… Que faire face à cette maladie inconnue ?
Des traitements spécifiques et/ou un vaccin peuvent-ils être développés ? N’y a-t-il pas un lien à établir entre les deux dernières épidémies ayant frappé notre secteur (langue bleue et Schmallenberg), toutes deux transmises par un culicoïde ? La Faculté de Médecine vétérinaire de Liège a d’ores et déjà pris le problème à bras le corps via le service d’autopsie proposé. La Faculté de Médecine Vétérinaire des FUNDP de Namur également en proposant une séance d’informations à ce sujet le vendredi 17 février à 20h (FUNDP, Faculté Philosophie et Lettres, Auditoire Aula Maior, rue Graffé, 5000 Namur).
Le secteur ovin se tourne enfin vers la société… Ne pourrait-on pas faire le lien entre les deux dernières épidémies ayant frappé notre secteur (langue bleue et Schmallenberg) et le mode de fonctionnement actuel de notre société? La société est-elle prête à faire face à un surcoût de ses produits de consommation (ici, la viande) afin d’assumer les conséquences qu’elle engendre?
Elle le devra si elle tient à la survie du secteur ovin qui n’a pas d’autre choix, lui, que de subir ces pertes économiques….
Pour toute information complémentaire, la FICOW tiendra une conférence de presse ce 6 février à 14h dans le local B06 des FUNDP à Namur.
Accès :
FUNDP - Faculté des Sciences; Extension Biologie
Entrer via la porte située au coin rue de Bruxelles- rue Lelièvre
Monter au niveau 1; local de séminaire à main droite : B06