Pendant l'été 2011, des symptômes cliniques atypiques ont été observés chez des vaches laitières en Allemagne (en Rhénanie du Nord – Westphalie) et aux Pays-Bas (est du pays), dans plus de 100 exploitations. Il s’agissait principalement de :
Ø fièvre,
Ø chute de la production laitière (jusque 50%) pendant une dizaine de jours,
Ø dégradation de l'état général,
Ø perte d'appétit,
Ø diarrhée sévère chez certains animaux (surtout aux Pays-Bas),
Ø quelques avortements.
Le nombre de cas a augmenté en septembre et octobre, pour chuter brusquement fin octobre.
Après exclusion de toutes les autres causes possibles, un nouveau virus a été mis en évidence dans les exploitations touchées. Il a été identifié pour la première fois chez des animaux de la ville de Schmallenberg en Allemagne et a donc été baptisé « virus schmallenberg ».
Il fait partie de la famille des Bunyaviridae, genre Orthobunyaviridae, et est proche des virus Akabane, Aino et Shamonda. Cette famille de virus est largement distribuée en Océanie et Afrique et provoque généralement des symptômes cliniques légers. Toutefois, une infection pendant la gestation peut provoquer d'importantes lésions congénitales, des naissances prématurées et des troubles de la reproduction. Ce type de virus est transmis notamment par les culicoïdes, ce qui explique l'épidémiologie des cas observés (augmentation du nombre de cas en septembre suivie d’une chute fin octobre).
Actuellement, il n'est pas encore possible de déterminer si ce virus est nouvellement introduit ou s'il circule déjà depuis longtemps dans le cheptel bovin en Europe.
Depuis le 1er décembre, de nombreux cas de mortinatalité et de malformation chez des agneaux (mort-nés avec cou tordu, hydrocéphalie, membres déformés,…) ont été enregistrés aux Pays-Bas. Quelques veaux présentant des symptômes similaires ont également été signalés. Le virus schmallenberg a été identifié chez quelques agneaux atteints, ce qui indique qu'il est très probablement la cause de ces symptômes.
En Belgique, des examens sont en cours suite à 3 suspicions dans des exploitations ovines en Flandre.
Les informations actuelles indiquent que, très probablement, le virus présente peu / pas de risques pour la santé humaine.
L’AFSCA demande aux éleveurs et vétérinaires d'être très attentifs aux symptômes chez les bovins, ovins et caprins pouvant évoquer une infection par le virus schmallenberg, vu l’approche de la période de gestation chez les ruminants. Il a été demandé aux vétérinaires de signaler les cas à DGZ / ARSIA et d'envoyer des échantillons au laboratoire.